Port-au-Prince, le 09 novembre 2024 — Un changement soudain et inattendu vient de secouer la scène politique haïtienne. Le Premier ministre Garry Conille a été rappelé par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et remplacé par Didier Fils-Aimé, selon une résolution signée par huit des membres du CPT, avec l’exception notable d’Edgard Leblanc Fils, qui n’ a pas apposé sa signature sur la décision.
La décision, qui intervient en pleine période de transition politique et alors que le pays se prépare à des élections cruciales, marque un tournant pour le processus de transition en Haïti. Notre source a confirmé que l’arrêté officiel de nomination de Didier Fils-Aimé a déjà été transmis aux Presses nationales pour publication, officialisant ce changement à la tête du gouvernement.
Un climat politique déjà sous tension
L’éviction de Garry Conille, jusque-là leader du processus électoral et référendaire, soulève de nombreuses questions sur les motifs de ce changement soudain. Ces derniers mois, Conille avait intensifié les efforts pour mener à bien le processus référendaire et préparer des élections crédibles en vue d’une transition politique réussie d’ici le 7 février 2026. Ce revirement pourrait redéfinir l’orientation de cette transition et remettre en question des avancées déjà réalisées dans la mise en place des instruments politiques et administratifs prévus par l’Accord du 3 avril 2024.
Didier Fils-Aimé : un nouveau visage pour la transition
Didier Fils-Aimé, qui succède à Garry Conille, est maintenant chargé de piloter ce complexe de transition. Sa nomination soulève autant d’espoirs que de défis, et beaucoup s’interrogent sur sa capacité à maintenir le cap dans un contexte déjà instable. Avec les élections prévues pour 2025 et un référendum constitutionnel en préparation, le nouveau Premier ministre devra redoubler d’efforts pour préserver la stabilité politique, renforcer la confiance publique et coordonner avec les différents acteurs nationaux et internationaux impliqués dans le processus électoral.
Une transition à risque
Le Conseil Présidentiel de Transition, en signant cette résolution, assume un choix audacieux mais potentiellement risqué. En excluant l’un de ses membres, Edgard Leblanc Fils, de cette décision, le CPT révèle des divisions internes qui pourraient fragiliser davantage l’équilibre déjà précaire du processus. L’opinion publique et les différents partis politiques suivront de près cette transition, notamment la réaction d’Edgard Leblanc Fils, qui pourrait exprimer son désaccord avec cette nomination.
Les prochains jours sous haute surveillance
La publication imminente de l’arrêté au Journal officiel confirmera la prise de fonction de Didier Fils-Aimé. Les prochains jours seront cruciaux pour évaluer l’impact de cette nomination sur le processus de transition en Haïti. La communauté internationale et le corps diplomatique, présents en soutien aux institutions haïtiennes, observent également ce changement avec attention, se demandant si cette nouvelle équipe saura mener le pays jusqu’à la tenue d’élections crédibles et pacifiques.
Dans un pays déjà éprouvé par des décennies d’instabilité, ce « coup de tonnerre » laisse présager une période d’incertitude, mais aussi, pour certaines, une opportunité de redéfinir les priorités de la transition. Le nouvel homme fort de la transition, Didier Fils-Aimé, devra rapidement faire preuve de leadership et de détermination pour convaincre le peuple haïtien et la scène internationale de sa capacité à mener le pays vers une stabilité durable.
Daniel Loisir@RMH
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